Face aux défis croissants liés à l’accès à l’eau potable et à la pollution de l’eau, explorer les alternatives comme la réutilisation de l’eau devient essentiel. Deux sources d’eau non potable s’offrent à nous : les eaux grises et l’eau de pluie. Mais quelles sont leurs différences ? Leurs enjeux ? Et comment peuvent-elles contribuer à réduire notre empreinte écologique ici même au Québec ?
Pourquoi la réutilisation de l’eau est un enjeu crucial aujourd’hui ?
Au Canada, des millions d’habitations isolées, qu’il s’agisse de résidences, de campings ou de campements de travail, génèrent des eaux usées sans être toujours raccordées aux réseaux communautaires. Cela représente des milliards de litres d’eaux usées insuffisamment traitées ou non traitées rejetées annuellement dans la nature. Même dans les zones urbaines raccordées, l’utilisation d’eau potable de haute qualité pour des usages qui ne la nécessitent pas (comme la chasse d’eau des toilettes, qui représente une part importante de la consommation domestique) exerce une pression inutile sur nos ressources et infrastructures.
Les changements climatiques exacerbent ces défis. L’augmentation des températures et la variabilité des précipitations affectent la disponibilité de l’eau, tandis que la croissance démographique et économique accroît la demande. La réutilisation de l’eau non potable pour des usages adaptés est une stratégie clé pour réduire la consommation d’eau potable, préserver les ressources hydriques et minimiser les rejets d’eaux usées…. Cela contribue directement à la lutte contre la pollution de l’eau.
L’eau grise : définition, sources et qualité
Commençons par les eaux grises. Ce terme désigne les eaux usées générées par les activités domestiques autres que les toilettes. Elles proviennent principalement des drains de lavabos, douches et machines à laver. Il est généralement admis que les eaux grises n’incluent pas les rejets des éviers de cuisine ou des lave-vaisselle, car ces derniers sont fortement contaminés par des matières grasses et des déchets alimentaires, les rendant plus difficiles à traiter pour la réutilisation.
On distingue ces eaux sous deux appellations différentes :
- les eaux grises légères (issues des douches, bains, lavabos)
- les eaux grises lourdes (issues de la cuisine)
Au Québec, un citadin moyen génère plus de 150 litres d’eaux grises par jour, soit environ 600 litres par jour pour un logement, envoyés au réseau d’égouts urbains. Les quantités varient selon le mode de vie, la localisation et la saison.
Bien que moins contaminées que les eaux noires, les eaux grises ne sont pas propres pour autant. Elles contiennent des concentrations importantes de polluants organiques et inorganiques. On y trouve généralement des huiles et graisses, des détergents ou des produits ménagers, des matières en suspension, des matières organiques, des composés azotés et phosphorés, et des microorganismes pathogènes. Ces contaminants dans l’eau grise posent des risques sanitaires et environnementaux, d’où la nécessité de les traiter avant réutilisation.
L’eau de pluie : une ressource céleste… qui se charge en polluants
Passons maintenant à l’eau de pluie. Récupérée principalement sur les toitures, elle est perçue comme pure, abondante et gratuite. Et elle est une ressource intéressante pour réduire la pression sur l’approvisionnement en eau potable. Cependant, l’eau de pluie n’est pas potable pour la consommation humaine.
Pourquoi ? Parce que sur son chemin, elle se charge en contaminants :
- Dans l’atmosphère : en traversant l’air, la pluie capture des particules fines et des gaz polluants issus des émissions industrielles et des véhicules, comme le dioxyde de soufre et le dioxyde d’azote. La pluie « lave » l’atmosphère de ses contaminants. Des études montrent que l’eau de pluie contient des traces de pollution biologique et chimique partout sur la planète, la quantité variant selon les conditions locales. Une étude a notamment conclu que l’eau de pluie contenait souvent plus de perfluorés (aussi appelés PFAS ou polluants éternels) que les normes en vigueur. La présence de ces PFAS, utilisés dans de nombreux produits (poêles, tissus antitaches, mousses anti-incendies), dépend aussi des méthodes de mesure et de la météo.
- Sur les toitures et dans les gouttières : l’eau de pluie collectée sur les toits peut se charger en mousses, lichens, métaux lourds (plomb, zinc) provenant des matériaux de couverture, ainsi qu’en pesticides et herbicides utilisés à proximité.
- Contamination microbiologique : l’eau de pluie peut transporter des bactéries, virus et parasites, notamment provenant des animaux et oiseaux si elle est stockée à l’extérieur sans protection.
L’impact du changement climatique aggrave la pollution de l’eau de pluie. Les pluies torrentielles augmentent le ruissellement et emportent plus de polluants des surfaces imperméables. Les sécheresses prolongées concentrent les polluants dans l’eau restante. L’augmentation de l’acidité due à l’absorption de CO2 peut libérer des substances nocives.
En bref, l’eau de pluie, malgré son apparence, n’est pas exempte de pollution de l’eau et nécessite des précautions pour être réutilisée en toute sécurité.
Les usages possibles de l’eau revalorisée
L’intérêt de la réutilisation de l’eau, qu’elle soit grise ou de pluie, réside dans son utilisation pour des applications qui ne requièrent pas la qualité de l’eau potable, pour en réduire drastiquement la consommation.
Les usages possibles pour les deux types d’eau incluent (après traitement approprié) :
- Chasse d’eau des toilettes : un usage très pertinent et plein de bon sens pour réduire la consommation d’eau potable autant dans toutes les typologies de bâtiments.
- Arrosage : l’eau de pluie est particulièrement recommandée pour arroser jardins et espaces verts car elle est moins calcaire. L’arrosage des potagers avec l’eau de pluie est possible, idéalement sans aspersion pour éviter les risques sanitaires liés aux aérosols.
- Lavage de véhicules
- Nettoyage des sols extérieurs et intérieurs
Au-delà des usages domestiques, la réutilisation de l’eau présente un grand intérêt pour les entreprises, industries et bâtiments publics, où de nombreuses activités ne nécessitent pas d’eau potable.
Un traitement adapté est une étape indispensable pour une utilisation sécuritaire
La qualité de l’eau collectée, qu’elle soit grise ou de pluie, n’est pas suffisante pour la plupart des usages de réutilisation sans un traitement adéquat. Les systèmes de traitement doivent permettre d’atteindre des critères de qualité spécifiques pour l’usage prévu selon la règlementation en vigueur localement.
Dans le cas de l’eau de pluie, la manière dont est collectée l’eau est essentielle. Il faut veiller à l’utilisation de matériaux non toxiques pour les cuves, la protection contre les débris et les insectes avec des filtres et grillages, et un stockage à l’abri de la lumière pour prévenir la croissance d’algues et bactéries. Un entretien régulier des cuves, gouttières et filtres est nécessaire.
La qualité de la toiture (éviter amiante-ciment ou plomb) impacte aussi la qualité de l’eau collectée et bien sûr une bonne filtration est essentielle. Un système bien conçu inclut aussi un réservoir étanche, une pompe, un réseau de distribution séparé et clairement identifié, et un système d’appoint en eau potable avec disconnexion physique pour éviter toute contamination croisée. Les robinets d’eau non potable doivent être clairement signalés.
Concernant les eaux grises, il est recommandé de se limiter aux eaux grises légères dans le cas d’une réutilisation domestique. De nombreuses technologies existent sur le marché mais il faut veiller à ce qu’elle réponde bien aux exigences règlementaires du marché.
Nos solutions de valorisation des eaux
Deux systèmes différents sont commercialisés par Ecotime :
- Oasis : nos systèmes Oasis se concentrent sur la récupération et la gestion de l’eau de pluie tombée sur votre toiture, vous permettant d’accéder à une ressource non potable a l’intérieur du bâtiment.
- Hydraloop : les systèmes d’Hydraloop sont conçus pour le traitement et la réutilisation des eaux grises, intégrant des technologies avancées pour purifier l’eau provenant de vos douches et bains (eaux grises légères) afin de la rendre propre à des usages comme les chasses d’eau ou le lavage.
Ces systèmes sont conçus pour être efficaces, peu encombrants et faciles à intégrer dans votre habitation ou bâtiment commercial.
Réglementation au Québec
Il est essentiel de souligner que la réutilisation de l’eau, qu’elle soit grise ou de pluie, est encadrée par des réglementations strictes visant à protéger la santé publique et l’environnement. Au Québec, comme ailleurs au Canada et dans le monde, l’eau de pluie n’est pas considérée comme potable pour la consommation humaine.
Les réglementations locales dictent les usages autorisés, les conditions de collecte, de stockage, d’installation et de maintenance. Une exigence universelle est la séparation physique et permanente des réseaux d’eau potable et d’eau non potable pour éviter toute contamination croisée. Votre système de récupération doit être équipé de dispositifs empêchant tout retour d’eau non potable dans le réseau d’eau potable.
Il est crucial de vous informer auprès des autorités compétentes au Québec sur les normes spécifiques à votre région avant d’installer un système. Les systèmes Ecotime sont conçus pour respecter ces exigences et vous aider à naviguer dans ce cadre réglementaire.
Les avantages concrets pour vous et l’environnement
Adopter des solutions de réutilisation de l’eau avec Ecotime, c’est :
- Réduire votre facture d’eau potable dans le cas d’une taxation au volume.
- Contribuer à la préservation des ressources : chaque litre d’eau réutilisée est un litre d’eau potable qui reste dans nos nappes phréatiques et cours d’eau.
- Minimiser la pollution de l’eau : moins d’eau potable consommée signifie moins d’eaux usées à traiter et à rejeter dans l’environnement, allégeant la charge sur les infrastructures municipales ou réduisant les rejets directs dans les zones isolées.
- Augmenter la résilience : disposer d’une source alternative d’eau (même non potable) peut être un avantage en période de restrictions d’eau ou de sécheresse.
Conclusion
Les eaux grises et l’eau de pluie sont deux ressources distinctes, avec des compositions et des niveaux de contamination différents, nécessitant des traitements adaptés et des usages spécifiques. Comprendre ces différences est la première étape vers une réutilisation de l’eau efficace et sécuritaire.
Adopter des systèmes de traitement et de récupération de l’eau de pluie ou des eaux grises est une démarche proactive pour réduire notre impact environnemental, préserver nos précieuses ressources en eau potable et lutter activement contre la pollution de l’eau.
Chez Ecotime, nous sommes convaincus que la réutilisation de l’eau est une partie essentielle de l’avenir de la gestion de l’eau au Québec. Nos solutions Hydraloop et Oasis sont conçues pour vous permettre de franchir le pas en toute confiance, en respectant les normes et en vous offrant une eau traitée de haute qualité pour les usages non potables.